Bonjour,
Pour s'enrichir, faut-il vivre à crédit ou la gestion des finances publiques doit-elle être comme celle de grand-papa, en solde créditeur permanent ?
En finances publiques, il y a un principe fondamental qui interdit de voter un budget déficitaire. Mais en pratique on vote des lois de finances rectificatives en cours d'année - toujours pour ajouter des dépenses évidemment, jamais des recettes.
Pire, le budget est déficitaire dès qu'il est voté. Comment le fait-on passer ? Très simple : on prévoit une croissance de x% qui va apporter x milliards de recettes supplémentaires. C'est pour ça que Sarkozy - plus encore que Chirac - est obnubilé par la "relance de la croissance". La croissance est une fumisterie, on invente des recettes en sachant qu'elles ne viendront jamais. Cela revient à dire : "je dépense plus que je gagne, mais ce n'est pas grave parce que je vais gagner au loto et de l'argent va tomber du ciel."
Une loi très importante a été votée en 2001 pour remettre de l'ordre là-dedans (LOLF - Loi Organique relative aux Lois de Finances). Entre autres, chaque point du le budget est débattu. Avant 2001, le budget précédent était reconduit quasiment automatiquement, on ne discutait que sur les nouvelles dépenses. Mais comme toujours, il faut que la loi soit appliquée...
D'autre part, quel sont les pays qui ont une économie équilibrée voire excédentaire ?
Comme dit César, il n'y en a pas (ou très peu) : les pays pauvres ne gagnent pas assez, les pays riches dépensent trop. Je crois que les USA ont une dette égale à la somme des 15 pays les plus endettés du monde.
Est-ce que la France est un pays à qui l'on prête facilement de l'argent (depuis quelques années il m'a semblé entendre que la France n'était plus un pays solvable - info ou intox ?)
Insolvable, c'est surement exagéré. Mais on croit trop souvent qu'un Etat peut trouver autant d'argent qu'il veut. Les banques ne prêtent pas par altruisme, c'est comme pour un particulier : il faut rembourser la somme + les intérêts. Au rythme où on va, on ne rembourse quasiment que les intérêts et la dette elle-même reste intacte. Et comme on fait d'autres emprunts en même temps, la dette ne peut qu'augmenter.
Comment vont s'écrouler ou non nos divers systèmes de répartition. Nos péréquations sont-elles devenues des voeux pieux votés à une époque de plein emploi alors que les retraites se prenaient à 65 ans et que l'on mourait à 63 ans ?
Tous les rapports depuis 25 ans - quelle que soit la couleur du gouvernement - sont arrivés à la même conclusion : le système des retraites va dans le mur. On prévoit qu'autour de 2012 les cotisations ne pourront plus couvrir les retraites, c'est très proche. Mais entre les syndicats qui sont d'accord pour cotiser du moment que ce sont les autres qui payent, et Sarkozy qui louche vers le système américain du chacun pour soi... Ca s'annonce mal.
A +